Yes

Se lever chaque matin pour peindre. Wai Ming Lung quitte la parenthèse de la nuit pour affronter, jour après
jour, ce monde qui nous dicte nos gestes, nos devoirs, son rythme.

L’artiste reste cependant sidéré par la pureté d’une fleur, le drapé d’une étoffe, le grain d’une peau ; quand bien même le désespoir de la ville est vorace.
Il décèle la poésie dans le béton et accepte d’être cosmopolite. En exil, nulle part et partout.

Le langage peut être une trahison, les traits du visage, un stigmate.
Wai Ming Lung s’est résolu à un exil intérieur.
Avec les mots, l’encre et la couleur, il écrit des Archifictions. L’exil est géographique, il s’inscrit dans la couleur et le verbe. Il est aussi une résistance à la mélancolie.

Les mots sont venus accompagner ses images, pour dire les serments de l’aurore. Pour apprivoiser le spleen qui n’est jamais très loin.
Ne pas se fier aux couleurs des cieux, ils ne font que tromper la mélancolie et énoncent les promesses d’une lumière. Et c’est déjà pas mal.

Edith Simonnet